Article Aqui.fr : Ouverture de la Coop Paysanne, pour le respect du producteur… et du client

Joséphine Duteuil est venue nous rencontrer pour parler de l’ouverture de la Coop Paysanne, pour le compte du site d’information Aqui.fr.

Nous la remercions pour cet excellent article qui détaille très précisément tout ce que nous avons voulu exprimer : le concept, les ambitions de nos producteurs, la qualité des produits et l’opportunité qu’un tel projet représente pour tous les acteurs qui le conduisent.

EDIT : nous ouvrons finalement le 13 août 2015 pour des raisons techniques

 

ouverture de la Coop Paysanne à Lormont : pour le respect du producteur... et du client

A deux pas du tram, un nouveau commerce de proximité A la Coop, les clients pourront trouver une bonne partie des denrées "classiques" vendues par la grande distribution. Vins, bières et conserves, thés, cafés, miel ou confitures garniront les étalages. Des fontaines à jus de fruits permettront aux clients de se servir sur un prinipe de bag-in-box – une première à Bordeaux. Le rayon boucherie exposera lui une vaste sélection de produits, et notamment de viande bazadaise, le produit-phare de l'établissement). Ouvert 6 jours sur 7, le commerce sera associé tous les jeudis matins à un marché de producteurs. « L'intérêt pour nous, c'est de proposer là-bas ce qu'on ne peut pas vendre à l'intérieur » Fleurs, rôtisserie, poissons et fruits de mer seront au rendez-vous. « On envisage même d'ouvrir l'espace à des producteurs de la France entière, alors qu'à l'intérieur on se concentre exclusivement sur le local. » Une démarche responsable Tout repose sur une logique d'action conjointe avec le producteur, pour certains associés et propriétaires du magasin.« Un principe fondamental : on n'achète rien. Le producteur expose chez nous, c'est lui qui fixe ses prix, qui est maître de l'offre. On leur procure une sécurité de distribution qu'ils n'ont jamais eue jusqu'ici ». Une donnée essentielle dans l'élevage, où les décisions doivent être prises 4 à 5 ans à l'avance. Sans stabilité, ces anticipations deviennent impossibles. Pour les soutenir encore davantage, les créateurs de la Coop imaginent aujourd'hui un système d'avance de trésorerie. « Un client n'est pas qu'un porte-monnaie, il y a d'autres choses en jeu. Des valeurs, par exemple » appuie Yvon Crance. « On redonne aux producteurs une sécurité qu'ils ont perdue avec l'agroalimentaire. Chez nous, le producteur a le temps de faire ce qui lui plaît avec liberté. Il y a l'idée qu'il vend son produit, complètement disparue avec la grande distribution. On est très fiers de leurs produits. On les connaît, on communique autour d'eux, on échange ». Pour une fois, la reconnaissance revient au producteur, et l'anonymat est brisé. Un geste salvateur pour des agriculteurs et des éleveurs qu'Yvon et Cédric Crance décrivent comme souvent sous-pression, découragés, niés dans leur travail. Acheter moins, manger mieux. La Coop paysanne ne s'adresse pas qu'aux plus aisés. Ses créateurs luttent contre l'illusion qu'un commerce de ce type est inaccessible au porte-monnaie moyen. « Notre objectif, c'est que les gens consomment moins et mieux, avec le même budget ». La philosophie est simple : quand c'est bon, on a besoin de moins « Ce que je dis toujours, c'est qu'on vit bien mieux avec 100g de bonne viande, qu'avec 200g de viande dégueulasse » résume Yvon Crance avec un sourire. « Notre rôle, c'est de faire goûter la nourriture aux clients. Qu'ils comprennent d'eux-mêmes la différence » Déjà, certains retours du marché Magendie lancé fin mai résonnent comme des encouragements « On se rend compte que sur de la qualité, les gens ne sont pas forcément regardants sur le prix. Ils préfèrent acheter un peu moins. » L'intérêt est de désapprendre certains des automatismes que des années de courses en supermarché ont inscrit en nous. Chercher la promotion la plus spectaculaire, comparer les prix au centime près, pister les autocollants « 1€ » sur les emballages des fruits et légumes devient une course vaine, si l'on oublie comment tous ces aliments ont été produits. Les produits alimentaires sont le fruit d'un travail ; ils demandent non seulement de l'argent, mais aussi du temps, de l'attention, un savoir-faire. A trop chasser les bonnes affaires, c'est cet investissement humain que l'on détruit.